Pour une aquariophilie responsable, durable et équitable....

Pour une aquariophilie durable et équitable ! :alien:

En me levant ce matin, j’ai vu sur Euronews, à la télévision, un reportage sur le désastre qui est en train de se produire dans les cultures huîtrières de la côte Atlantique française. Sur cette côte et dans d’autres parcs de culture, les huîtres sont en train de mourir à grande échelle.
L’IFREMER étudie les causes de cette catastrophe pour voir s’il s’agit d’un virus, d’une algue toxique ou d’une attaque bactérienne mais craint, d’ores et déjà, que les températures élevées, encore jamais atteintes dans ces eaux à cette saison, ne soit la première raison de la mort de ces mollusques.
Si les huîtres subissent déjà les méfaits du réchauffement climatique sous nos climats…qu’en sera-t-il ,sous peu, des récifs coralliens ?
Serons-nous, nous aquariophiles, les derniers gardiens de la biodiversité marine et aquatique en conservant et en reproduisant dans nos aquariums les coraux et les espèces qui auront disparus dans leurs milieux d’origine?
Une anticipation qui ne sera peut-être plus pour longtemps de la science fiction au vu de ce qui se passe en France…
En Israël déjà, des coraux sont élevés dans des fermes, en aquariums, pour repeupler des récifs dévastés par le réchauffement climatique, la pollution, les huiles solaires ou les plongeurs peu respectueux et mal éduqués qui ,par négligence, cassent, en un coup de palme, une gorgone qui a mis des années à grandir. Les coraux d’élevage sembleraient plus résistants une fois réimplantés en mer.
Un biologiste originaire des Maldives et passionné a créé des stages pour les touristes des îles afin de les informer de l’urgence de la protection des récifs et ainsi récolter quelques fonds afin de reconstruire des récifs artificiels le long des côtes des Maldives. Sur des arches métalliques de 8m de haut, il va accrocher des boutures de corail avec les touristes sensibilisés et recréer, après quelques années, de nouveaux récifs.
Ne devons-nous pas, nous aquariophiles, prendre du recul et avoir une analyse écologique et sociétale afin de rendre notre hobby plus sain, plus propre, moins énergivore, plus équitable et plus durable ?
En lisant et en surfant sur internet, nous pouvons voir émerger une prise de conscience assez importante à tous les niveaux de la chaîne aquariophile, que ce soit des zones maritimes, en passant par les grossistes, jusqu’aux aquariophiles. Nous devons agir et réagir pour, à notre niveau , semer une petite graine pour la planète. Ce ne sera peut-être qu’une goutte d’eau que chacun apportera mais c’est avec les gouttes d’eau que l’on fait des océans ! J’espère que cet article ne vous laissera pas insensible…
Des ONG se mettent en place pour, sur le terrain, rendre la pêche plus équitable et que les petits pécheurs se rendent compte de la valeur potentielle d’un poisson d’ornement payé à un prix qui lui permette de nourrir sa famille dignement. Si un poisson vaut plus cher, il n’aura aucun intérêt à en perdre en pêchant au cyanure ou à la dynamite. Sensibilisés, des coopératives se forment déjà en Indonésie, des fermes d’élevage de poissons, de culture de coraux, de pierres vivantes, minimisant la destruction du milieu marin et valorisant le travail des gens sur place. La limitation des exportations (CITES), la mise en œuvre de quotas et de tailles limites de capture, la création de réserves aquatiques vont aussi dans ce sens.
N’oublions pas aussi que la biodiversité marine commence à intéresser les entreprises pharmaceutiques qui fabriquent déjà des médicaments à base d’éponges par exemple et que de nombreuses recherches se précisent à l’heure actuelle. Cela motivera certainement cette industrie à la protection ou à la reproduction de ce milieu naturel.
Des sociétés commerciales proposent à la vente des coraux bouturés dont l’espérance de vie est égale, voire meilleure que celle des coraux prélevés en milieu naturel. D’autres groupes comme le MAC créent des labels qui assurent la « traçabilité »des animaux. La société « Hippocampe » en France propose de jeunes poissons acclimatés capturés au stade post larvaire et élevés en serre, elle garantit leur origine (Aquarium magazine N°206 et N° 213). La voie est sans doute celle de l’élevage des larves et post larves capturées dans le milieu naturel et élevées en milieu semi fermé ou en aquarium : aquaculture, aquarioculture se développent…
En effet ,elle présente de nombreux avantages : elle ne prélève dans le milieu naturel que des larves qui subiraient une très forte prédation (dix pour cent à peine des alevins parviennent à l’âge adulte en milieu naturel) les adultes peuvent donc se reproduire à nouveau. Elevés en milieu semi fermé ou en aquarium, ils grandissent dans de bonnes conditions à l’abri des prédateurs et s’adaptent beaucoup plus facilement a la vie en aquarium. En Nouvelle Calédonie une ferme d’élevage, la société SODACAL, alimente le marché international en hippocampes d’élevage.
A nos portes, en France, les importateurs et les magasins doivent avoir un certificat de capacité afin de s’assurer de leurs compétences. Certains signent des conventions de commerce équitable et durable, exigent des certifications (MAC pour Marine Aquarium Council) et la traçabilité des animaux (par exemple : www.all-marine.net/topic9/index.html) et s’obligent à n’importer que des coraux et des pierres vivantes de culture, des poissons marins d’élevage. En eau douce déjà, près de 90% des poissons et des plantes sont reproduits dans des fermes et ne sont plus prélevés dans la nature. Certains clubs aquariophiles belges (ex : Le Vélifera à Bruxelles), conservent et élèvent des poissons qui ont disparus de leur milieu naturel comme des cichlidés du Lac Victoria ou l’Ameca Spendens du Mexique afin de le réimplanter un jour dans sa rivière d’origine, quand l’homme aura dépollué son habitat naturel !
Alors, nous, petits aquariophiles, que pouvons-nous faire à notre niveau ?
D’abord des petits gestes simples :
• Signer la charte de l’aquariophile responsable créée par l’association REEFKEEPING.org à lire et à signer sur leur site : http://www.reefkeepers.net/Charte/CharteAquariophileResponsable.html Ecrire une charte ne sert à rien si les aquariophiles ne se l'approprient pas. Une charte donne à la communauté un esprit commun, une référence comportementale à laquelle on peut se référer. Les débutants, et ils sont nombreux chaque année, (re-)découvrent régulièrement les vertus de base décrites dans la Charte, mais parfois après avoir fait quelques dégâts qu'ils auraient pu éviter... L'adoption d'une Charte souligne donc d'entrée les bonnes pratiques. Les amateurs et professionnels qui adhèreraient, ensemble, à une telle charte, pourraient alors faire évoluer le marché global, en créant de fait une certaine norme de comportement, non plus simplement décrite dans une charte, mais affichée comme "règle" commune. Cela pousserait donc un certain nombre d'acteurs du marché, aux activités discutables, à revoir leurs méthodes.
• Aller voir le site du MAC, ONG qui tente de donner une dignité à l’aquariophilie marine. Le Marine Aquarium Council (MAC) est une organisation internationale non gouvernementale à but non lucratif. Sa mission consiste à “conserver les récifs coralliens et les autres écosystèmes marins, en créant des standards et un système de Certification pour ceux qui sont impliqués à la collection et aux soins de la vie des espèces ornementales du Récif à l'Aquarium”.

Le MAC permet d'adopter de meilleures pratiques à travers des normes internationales et son système de certification, encourageant ainsi une gestion durable des récifs coralliens et une industrie ornementales responsable du « Récif au Détaillant ».

La demande des consommateurs pour les produits respectueux de l'environnement peut inciter l'industrie à adopter et à appliquer des normes qui assurent la durabilité des ressources, de manière responsable gérés et soutenus par de bonnes pratiques de manutention et d'élevage.

• Utiliser du matériel moins énergivore et soyez imaginatifs pour tenter de limiter la consommation d’énergie de vos bacs.
• Lire, se renseigner, faire partie d’un club pour maintenir au mieux les animaux que vous achetez. Il est irresponsable de racheter des animaux une fois qu’ils sont « crevés » ! Les poissons, les plantes, les invertébrés ont des besoins spécifiques. C’est comme si vous mettiez un africain sur la banquise ! Il va vivre…mais dans quelles conditions ?? Il va attraper des maladies dûes au stress, , il ne sera pas heureux car il ne sera pas dans son élément naturel ! De même pour les poissons, mettre des Black Mollies qui ont besoin d’une eau dure avec des Cardinalis qui ont besoin d’une eau très douce, cela ne va pas marcher. Mettre des cichlidés avec des Guppies, non plus. Vous devez monter des aquariums spécifiques qui récréeront ,en eau douce comme en eau de mer, tous les facteurs propices au maintien des animaux, de leur développement et, encore mieux, de leur reproduction.
• Reproduisez, vendez ou échangez au maximum, poissons, plantes, invertébrés. Ils ne seront pas retirés du milieu naturel et cela diminuera le coût énergétique en réduisant la pollution dûe aux transports en avions.
• Pousser les magasins à adhérer à la convention MAC qu’ils ne connaissent sans doute pas. Parlez-en !
• Demander systématiquement la provenance des animaux et préférez les poissons ou les coraux d’élevage pour sensibiliser les acheteurs des magasins. Si tout le monde le demande, cela va inévitablement influencer la réflexion du magasin qui voudra se mettre « dans l’air du temps » !
• Ne pas acheter des espèces que l’on sait impossible à nourrir ou à conserver (éponges, poissons, coraux,…)
• Ne pas rejeter des plantes ou les animaux dans les cours d’eau ou les mers, ce qui risque de provoquer des invasions de plantes non indigènes qui détruisent les ecosystèmes. (Ex : en Méditerranée, Caulerpa Taxifolia ; en Belgique, la lentille d’eau rouge). Voir article intéressant sur : http://www.biodiversity.be/invasions/doc/SOS_Invasions_docs_-_Black_&_watch_list_Belgium_fr.pdf )
• Rejeter votre eau de rejet de votre osmoseur pour arroser vos plantes ou votre jardin.
• Ne pas acheter des poissons coloriés artificiellement (Tetra, Discus,…)
• Organisez des actions responsables de sensibilisation comme celle du CLAM, club français récifal, qui a récolté des fonds en vendant « 1000 boutures pour le récif » provenant des bacs à boutures personnels des membres du club. Le fruit de la vente a été remis à la Fondation Reef Check, une émanation de l’Unesco et de l’Unep (United Nations Environment Program), qui mène depuis 9 ans un audit des récifs coralliens dans plus de 40 pays. http://www.ecologie.gouv.fr/emeddiat/article.php3?id_article=68&date=2005-02

Voilà mon humble contribution à l’aquariophilie responsable et durable, en espérant que cet article vous aura touché et sensibilisé à la manière d’aborder différemment ce magnifique hobby.

Maniacodesrécifs alias JF
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Super ton article !!!

En voilà un autre qui n'est pas négligeable non plus ...
:face: :face: :face:
La crème solaire: une menace sérieuse pour le corail
Écrit par Cordis Nouvelles
04-06-2008

D'après une étude, les crèmes solaires seraient responsables du blanchissement des coraux. Selon les estimations, 4000 à 6000 tonnes d'écran total sont libérées chaque année dans les zones de récifs tropicales par les 78 millions de touristes qui s'y rendent. (sxc.hu)Une équipe de chercheurs de l'université polytechnique Marche d'Ancône (Italie) a découvert que les crèmes solaires étaient responsables du blanchissement des coraux. Cette perte de couleur des coraux provient de la libération d'algues unicellulaires symbiotiques provoquée par le stress. Elle a des impacts négatifs sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes récifaux. Ces travaux de recherche, financés par l'UE, sont publiés dans la revue américaine Environmental Health Perspectives.

Les chercheurs ont testé l'effet de l'écran total sur trois différentes espèces de corail au Mexique, en Indonésie, en Thaïlande et en Égypte. Leurs tests ont montré que de grandes quantités de particules d'algues et de corail étaient libérées 18 à 48 heures après une exposition, même infime, à la crème solaire (10 microlitres par litre d'eau de mer). Au bout de 96 heures, le blanchissement était total, les températures élevées accélérant le processus.

«Différentes marques, protecteurs et concentrations d'écran total ont été comparés; tous sont responsables du blanchissement de coraux durs, bien que le blanchissement soit plus rapide lorsque de plus grandes quantités sont utilisées», expliquent les scientifiques.

Le blanchissement ne résulte pas uniquement de la perte des pigments photosynthétiques, mais également de la baisse de l'intégrité membranaire des algues. Par ailleurs, l'analyse de l'eau de mer environnante a présenté des niveaux très élevés d'apparition de virus, jusqu'à quinze fois la quantité trouvée dans des circonstances normales. D'après les chercheurs, ces virus sont libérés par les coraux ou les algues, et les crèmes solaires pourraient promouvoir les infections virales latentes.

Le blanchissement des coraux est un phénomène mondial qui a connu une augmentation fulgurante ces vingt dernières années. On l'associe normalement à un changement de la température, à une radiation ultraviolette excessive, à la pollution et aux agents pathogènes bactériens.

D'après les estimations, 4000 à 6000 tonnes d'écran total sont libérées chaque année dans les zones de récifs tropicales par les 78 millions de touristes qui s'y rendent. Les chercheurs nous préviennent que jusqu'à 10 % des récifs coraux mondiaux pourraient être en danger.

Les recherches antérieures ont déjà indiqué des niveaux décelables de composants chimiques dans l'eau de mer et l'eau douce, provenant de crèmes solaires et autres produits de soins personnels. Ces composants s'accumulent chez les animaux aquatiques et ont un effet semblable à celui des oestrogènes. En se dégradant, ils produisent également des sous-produits toxiques.

«L'impact des crèmes solaires sera sans précédent dans les atolls et les récifs de coraux côtiers étant donné le faible renouvellement en eau et la vocation touristique accentuée», concluent les chercheurs. «Nos résultats fournissent une preuve scientifique importante de l'impact potentiel de ces produits sur les habitats tropicaux; il est à souhaiter qu'ils incitent à la formulation de réglementations spécifiques visant à protéger les récifs de coraux.»

«L'utilisation anthropique des écosystèmes tropicaux et des zones de récifs de coraux augmente progressivement; nous pouvons donc prévoir l'impact grandissant des crèmes solaires sur le blanchissement des coraux à l'avenir, et ce, à l'échelle mondiale», ajoutent les chercheurs. «Des actions sont donc nécessaires pour encourager la recherche et l'utilisation de filtres UV ne menaçant pas la survie de ces écosystèmes tropicaux en péril.»

Pour de plus amples informations, consulter:
www.ehponline.org/docs/2008/10966/abstract.html

© Communautés européennes, 1990-2008
http://cordis.europa.eu

Une ferme d'élevage française de poissons marins en photo...intéressant:

http://www.abrisousroche.com/EauMer/Articles/Visite_Lautan/Elevage-poissons-marin.html :drunken:

Dans la meme lignée, ca peut faire sourire mais c'est vrai aussi. Dites a votre femme d'arreter la pilule
Et ca n'est pas un poisson d'avril...

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/006/6310.htm

Les poissons mâles se féminisent sous l'action des contraceptifs humains

Les femmes sous contraceptif oral rejettent suffisamment d'hormones dans leur urine pour modifier le sexe de certains poissons.
C'est en tout cas ce qu'a pu vérifier Karen Kidd de Pêches et Océans Canada. Dans un lac de 34 hectares dans le nord-ouest de l'Ontario. Madame Kidd a introduit de façon progressive des hormones synthétiques telles que celles trouvé dans les pilules contraceptives. Elle a alors constaté que cet apport d'hormones synthétiques était suffisant pour induire certains poissons mâles à produire des oeufs dans leurs testicules. Les femelles stimulées par cet apport d'hormones se mettent quant à elles à produire des oeufs hors des périodes de reproduction.
Bien que les hormones naturelles se retrouvent, elles aussi, dans les eaux usées, ce phénomène de féminisation des poissons est majoritairement dû aux oestrogènes synthétiques car les bactéries d'épurations des eux mettent plus longtemps à dégrader les hormones synthétiques.
Ces observations ont amené madame Kidd à poser les questions suivantes : Comment cette féminisation influe sur la taille et la pérennité de ces populations de poissons ? Est-ce que les mâles qui produisent des oeufs peuvent se reproduire correctement et contribuer au renouvellement de la population ?
Les recherches se poursuivront sûrement encore quelques années avant qu'elle ne puisse y répondre et que l'ensemble des effets ne soit pleinement compris.